Olivier Pichon, Georges Clément et Gérard Pince ont tenu avec Claude Reichman une réunion le 24 mai afin d’échanger leurs analyses pour définir une ligne politique claire, et diffuser des commentaires convergents sur les différents médias dont nous disposons. A l’issue de cette réunion, un relevé de conclusions reprenant l’ordre de nos discussions a été adopté par consensus :
1-Composition du gouvernement : Accord pour considérer que cette composition est sans signification politique réelle et qu'elle vise à déstabiliser les électorats centristes et socialistes.
2-Opinion sur les réformes annoncées cet été : Même si ces réformes représentent des avancées, elles n'ont pas d'effets structurant et ne répondent pas à la gravité de la situation (déficits finances, immigration, islamisation, etc...)
3-Capacité du gouvernement à réaliser ces réformes : La volonté réelle de réforme est mise en doute. De toutes manières, le pouvoir sera vite immobilisé par le système (syndicats, administration, lobbys) ce qui entraînera une déception massive.
4- Rôle de la RB : La RB doit récupérer l'électorat qui ne reviendra plus vers le FN et plus largement tous les déçus de Sarkozy. S'agissant de l'organisation, il n'est possible de se structurer efficacement que dans le mouvement. Or celui-ci ne prendra naissance que lorsque les déçus de Sarkozy commenceront à se tourner vers la RB. Enfin, la RB considère qu'une crise générale emportera le système à plus ou moins brève échéance.
Quelques commentaires personnels de Gérard Pince :
Il est clair que les réformes annoncées se réduisent comme une peau de chagrin. La raison en est simple : Dès qu’une réforme est présentée, l’administration s’active aussitôt pour en faire une usine à gaz. Etant devenue inapplicable, il suffit alors de la vider de tout contenu novateur pour revenir à la routine habituelle. Par ailleurs, les différents traités que la France a signés tissent un ensemble de liens qui ligotent nos politiques (la reculade sur la Turquie est exemplaire à cet égard). Lorsque ces réformes seront enfin avalisées par le conseil constitutionnel, leur mise en œuvre se heurtera aux syndicats et au risque lancinant d’un troisième tour ethnique.
Le peuple croit exprimer sa volonté en votant: Il ignore qu’il n’est plus souverain. Même si les législatives donnaient 577 députés à l’UMP, cela ne changerait rien à cette situation. C’est bien pourquoi nous avons toujours dit que seule une révolution pourrait trancher ce nœud gordien.
Dès la rentrée, les déçus se compteront par légions. Il ne faut surtout pas qu'ils reviennent vers le FN. Le programme de ce parti est, sur bien des points, à l’opposé de nos idées. Pour ceux qui pouvaient encore en douter, les déclarations de Le Pen à l'occasion des dernières présidentielles (discours d'Argenteuil) ne laissent aucune équivoque. Comme l’indique le relevé de conclusions, c’est donc la Révolution bleue qui doit récupérer, autour de son propre programme, tous les déçus de Sarkozy. La structuration se réalisera à cette occasion. Il faut néanmoins aller vite car la nature a horreur du vide.