Frédéric Mitterrand ne démissionnera donc pas. Soutenu jusqu'au bout par le chef de l'Etat et ses proches, quelles conséquences politiques peut-on tirer de cette affaire ?
Nicolas Sarkozy sait que sa base électorale originelle s'amenuise mais l'assume pleinement. Elu sur un discours aux accents de droite conservatrice, il se place aujourd'hui plus que jamais sur le terrain d'une "droite bling bling" qui ne forme qu'un continuum avec la "gauche caviar", elle-même issue de la gauche révolutionnaire soixante-huitarde.
Leur caractéristique commune est leur volonté de s'affranchir de la morale traditionnelle.
Leurs représentants se retrouvent aujourd'hui au sein de toute la sphère politico-médiatique.
Marine Le Pen a réussi un très beau coup en se faisant habilement (ce que n'avait pas réussi Bayrou face à Cohn-Bendit) la défenseuse d'une morale traditionnelle dont beaucoup de Français gardent néanmoins trace.
Certains membres du PS, animés aussi bien sûr par un esprit revanchard à l'encontre du traître Mitterrand, ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en lui emboîtant le pas, tout en se gardant paradoxalement d'être le parti de l'ordre moral, ainsi se décrédibilisant.
Marine Le Pen saura-t'elle en tirer profit durablement ? Attention pour elle de ne pas aller trop loin. Un procès en diffamation pourrait la guêter, tant il est vrai qu'aucun élément formel de pédophilie avérée n'est contenu dans le livre incriminé de Frédéric Mitterrand.