Par Henry de Lesquen |
Je lis ici et là que la nouvelle loi sur l’immigration serait “un petit pas dans la bonne direction”. Ce jugement témoigne d’une profonde incompréhension de ce qui est en jeu. Certes, la loi Sarkozy contient quelques mesures qui atténuent certains abus à la marge. Par exemple, l’immigré devra attendre dix-huit mois, au lieu de douze, pour avoir droit au regroupement familial… Immense progrès ! L’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est que l’actuel ministre de l’Intérieur obtient enfin la relance de l’immigration qu’il appelle de ses voeux depuis 2002. La relance de l’immigration Un rappel historique s’impose. En 1974, le président Giscard d’Estaing avait décidé l’arrêt de l’immigration. Bien entendu, cette interdiction de principe a connu de multiples exceptions, dont le regroupement familial, de sorte que l’immigration, théoriquement prohibée, s’est poursuivie à la cadence annuelle de plus de 100.000 entrées légales, sans compter les illégales. Mais elle demeurait officiellement arrêtée, et la gauche elle-même n’était pas revenue sur le principe. Dès 2002, cependant, le nouveau ministre de l’Intérieur a demandé la relance de l’immigration, se montrant ainsi plus à gauche que la gauche. Pour autant, il n’avait pas encore reçu les moyens juridiques d’augmenter délibérément le flux des immigrants. La nouvelle loi les lui donne. Une intention perverse Plus grave encore, la notion d’immigration “choisie”, une fois décodée, signifie que l’on veut installer un flot d’immigrés inassimilés aux postes de commande de la société française ; elle va de pair avec la discrimination anti-nationale, dite “positive”, préconisée par Sarkozy, qui consiste à favoriser les allogènes, dans le déroulement de leur carrière, par rapport aux Français de souche, en violation du principe républicain de l’égalité des droits. Ainsi, la loi Sarkozy relève d’une intention perverse : la transformation d’une nation unitaire en société multiculturelle. |